Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
Joachim DU BELLAY
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J’ai toujours aimé ce poème ; pour moi un des plus beaux, tant par sa musique que la simplicité et la douceur des mots.
Mais en plus, il nous invite à la curiosité, à recréer chez nous, cette capacité à nous émerveiller :
Nous émerveiller du bon que nous portons tous en nous.
Nous émerveiller du beau que nous portons tous en nous.
Les voyons nous en nous ?
Les voyons nous chez l’autre ?
Cherchez ! Observez ! Partout, y compris dans les endroits les plus inattendus du quotidien.
Si si, car si les yeux sont les fenêtres de l’âme, donnez-vous la peine d’y faire un beau voyage.
Vous serrez surpris, peut-être, d’y voir toute la beauté du monde.
Même si, je dois le reconnaître, chacun fait tout ce qu’il peut pour l’enfouir au plus profond 😉
Mais si vous pouvez ressentir cette joie, ne serait-ce qu’un instant…
Votre année ne sera pas perdue.
C’est tout ce que je vous souhaite !