Depuis un moment déjà, on nous parle du respect des animaux et, la mort de Cecil le lion a ranimé l’indignation à laquelle on ne peut que souscrire.
La tauromachie, les expérimentations etc. sont évidemment des pratiques révoltantes, car « gratuites » à seule fin de nourrir un orgueil vaniteux.
Le végétarisme semble du coup LA solution.
Sauf que, notre connaissance grandissante des différents aspects de la vie, ne peut que nous imposer des questionnements supplémentaires.
Si l’on considère que la définition de la vie est « l’excitabilité », à savoir la capacité de réagir à un stimuli, notre propre vie, nos besoins « vitaux », incontournables, ne peuvent nous conduire qu’à la culpabilité.
Même l’eau, le premier de nos besoins vitaux, est emplie de vie : que dire de la mort des millions de streptocoques et autres organismes microscopiques dans l’eau que nous buvons ?
On sait aujourd’hui, que même les végétaux sont sensibles aux ambiances ou même à la musique.
Que reste-t’il pour subvenir à nos besoins vitaux ?
Dès lors, la seule question qui reste n’est plus pourquoi attenter à la vie pour satisfaire nos besoins vitaux, mais de comment devrons-nous le faire ?
Certes certains aliments seraient supposés y pourvoir sans dégât collatéral, (fromages, lait, oeufs non fécondés, fruits, graines…) mais cela est faux car la vie est partout : la nature ayant horreur du vide !
Le seul fait de nous déplacer engendre la mort.
Nous devons accepter que notre vie dépend toujours de la mort.
Certaines croyances très anciennes, dans lesquelles le bouddhisme prend racine, admettaient une forme de « comptabilité » des agressions, et donc des atteintes à la vie, que nous pourrions commettre.
En fonction de la volonté à les commettre, de la nécessité, de la conscience etc.
Si la mort « gratuite » et sans sens, est inacceptable, quid de celle(s) que nous commettons, inconsciemment, involontairement ou par nécessité ?
Qui, refusant de tuer, acceptera réellement de se faire tuer pour être conforme à ses propres convictions ?
Lui-même ne peut le savoir !
Le route des enfers est pavée de bonnes intentions.
Pour protéger la vie, on condamne à mort.
Ce qui est incompatible ; on abolit donc la peine de mort, MAIS, certains crimes la mériteraient quand même !?!?
Quel est le point à partir duquel tuer est autorisé ?
Tout est question de point de vue.
Peut-être que, demander sincèrement pardon à sa victime, comme le faisaient les anciens après la chasse, serait la réponse la plus honnête ?
Il n’y a donc pas de réponse, en l’état actuel de notre conscience de la vie.
Car être fidèles à nos convictions de respect de la vie, nous condamnerait à mourir, devenant, du coup, nos propres meurtriers…
(Eric Iankovsky)
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